L'immobilier équestre belge lorgné par les millionnaires chinois
"La Belgique est au centre du monde en matière équestre. Notre clientèle est de plus en plus étrangère, avec des acheteurs venus d’Amérique du Sud, d’Europe du Nord, des Etats-Unis, de Russie, mais également de Chine. Nous avons finalisé une opération avec un immense groupe chinois. Et il est prévu d’en réaliser d’autres prochainement. Les acheteurs venus de là-bas aiment que les lieux aient une histoire. Et en la matière, nous sommes servis", précise Nathalie Berleur, courtière chez Cofim Equestrian Real Estate.
Son carnet d’adresses, discrètement nourri depuis 15 ans déjà, est déjà bien étoffé. "Nous avons par exemple vendu il y a deux ans à Lennik les écuries de Philippe Lejeune, cavalier belge de renom, champion du monde en 2010 à Lexington. Ce genre de mandat vous donne d’emblée de la visibilité et de la crédibilité", assure la spécialiste.
Le domaine équestre de la famille P., lové au-dessus de Wavre, est mis en vente de gré à gré. Faire offre à partir de 6,5 millions d’euros.
"Ce site unique dispose de tous les services d’une infrastructure équestre professionnelle, mais avec de l’habitat et un magnifique corps de ferme entièrement reconstruit, avec des finitions exceptionnelles", nous explique-t-on d’entrée.
"On parle ici du top du Brabant wallon pour l’instant. Et avant toute visite et communication du prix, notre client, qui souhaite rester discret, exige que les personnes intéressées montrent patte blanche par le biais d’un accord de confidentialité et de non-divulgation des informations reçues. Il ne souhaite pas non plus communiquer l’adresse exacte…", précise Nathalie Berleur, courtière chez Cofim Equestrian Real Estate, qui nous fait toutefois visiter le domaine en question, dont l’acquisition date de 2007 avant un long chantier de transformation et construction étalé entre 2010 et 2017.
Autrement dit, pour vivre heureux et en sécurité, restons modérément cachés. Pour l’obtenir, il faudra faire offre à partir de 6,5 millions d’euros.
Hôtel de standing
Il est vrai que le bien mis en vente mérite à la fois le détour et la prudence: y sont notamment logés et bichonnés des trésors sur quatre pattes. En rangs pas trop serrés, d’ailleurs: avec ses 55 boxes spacieux (et 16 déjà sur plan, si besoin) et une surface bâtie totale de près de 7.000 m², cet hôtel de standing pour chevaux avec club house donnant sur arène intérieure de compétition, bureaux et dépendances privées pour les cavaliers a de quoi accueillir les uns et les autres sans se marcher sur les sabots.
"Le prix de location d’un box est de minimum 600 euros par mois, voire davantage pour les teams étrangers. Louer des couloirs entiers à d’autres professionnels que le propriétaire est une tendance de marché de plus en plus fréquente chez nous, histoire de rentabiliser ses infrastructures et son personnel spécialisé. Histoire aussi de garantir un rendement locatif de quelque 5% brut à un éventuel acheteur", explique Nathalie Berleur.
Et justement, selon l’agence immobilière, la plupart des clients intéressés par ce genre de bien immobilier de standing à la mode sont étrangers, et de plus en plus souvent d’origine asiatique. "La Belgique est pour l’instant réellement dans les radars d’une classe aisée chinoise croissante. L’aéroport de Liège, avec son expertise ciblant le cheval professionnel, est une porte d’entrée unique. Et le fait que la famille Gates ait acheté récemment en Belgique, du côté d’Anvers, est une fameuse carte de visite", précise-t-elle.
Journaliste : Ph. Coulée - Source : L'Echo